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lundi 5 janvier 2015

Bonne année pédagogique 2015 : Et les applications éducatives changeront le monde...?

La formation est devenue un mot fourre-tout à qui l'on prête mille et une vertus à en croire les nombreux débats qui pullulent notamment sur les réseaux sociaux dont Twitter, Viadeo ou Linkedin.
S'intéresser au monde de la formation professionnelle ou à celui de l'éducation, amène chacun à investiguer dans les solutions technologiques, les modèles économiques, les impacts sociaux et politiques sans oublier les questions polémiques et spécifiques aux sciences de l'éducation et au design pédagogique.

Depuis quelques années, nous assistons à une déferlante d'applications éducatives et formatives en raison de l'émergence des smartphones et tablettes. Face à cette profusion de choix, il est de plus en plus difficile de décider car comme le rappelle le psychologue Barry Schwartz lors d'une conférence TED, trop de choix tue le choix et immobilise plus qu'il ne participe à une meilleure mobilité et fluidité : le paradoxe du choix qui limite in fine l'accès à la formation.

Toujours à l'affût de créativité, de solutions à la fois simplifiantes pour le professeur/formateur et plus interactives et "modernes" pour les bénéficiaires, je m’intéresse à cette déferlante. Parfois les bras m'en tombent, tant certaines nouvelles applications ne font que reproduire les erreurs du passé, elles sont dans le continuum de l'effet diligence.

Où en sommes-nous ?

L'objectif d'une action de formation est toujours identique depuis nos origines. il s'agit d'acquérir une connaissance, un savoir-faire, de contracter et de développer de nouvelles habitudes, de mieux mémoriser, de pouvoir enseigner à son tour (gage de réussite d'une action de formation), puis afin que ses connaissances aient une reconnaissance sociale de faire savoir.


Mais, comment apprend-on le mieux ?  Bienvenue dans l'arène des débats.

L'histoire de l'éducation est riche d'enseignements, si nous nous basons sur des résultats scientifiquement validés, certaines modalités d'apprentissage sont plus performantes que d'autres même si nous avons nous-mêmes dû subir ces solutions bancales. Notre capacité d'adaptation et notre génie individuel (quand celui-ci peut s'exercer) nous ont permis de réussir quand même. Le dommage est que certains reproduisent de facto ces méthodes car ils ont quand même réussi (Quid de l'environnement dans ce succès).
Ainsi, après les règles édictées par les écoles des sophistes, de Platon et Socrate dont nous trouvons encore maintes réminiscences ce jour, les philosophes comme Rousseau ou Kant ont amené les  intellectuels à penser l'éducation autrement, à l'enrichir pour permettre à chacun quelque soit son milieu d'origine de pouvoir réussir à apprendre et de se réaliser. 
De là, de nouvelles modalités ont émergé avec l'utopie socialiste et la pensée libertaire au 19e siècle qui ont donné lieu à l'éducation démocratique et coopérative de Dewey, la fonctionnelle de Clarapede, l'école Montessori, l'école active de Ferrière, la pédagogie de Freinet, la coopération dans les collectifs de Couzinet jusqu'à l'apprentissage social et la neuropédagogie.

Ces différents mouvements pédagogiques permettent une première synthèse où nous devrions trouver dans chaque solution proposée et dans chaque acte éducatif/formatif, une réponse intégrant :

- Les processus d'appropriation de l'objet de connaissance
- les représentations de l'apprenant
- l'évaluation formative
- les interactions entre pairs

transformant ainsi le professeur/formateur non en une personne de sources de la connaissance (le maître sachant) mais de ressources et amenant l'individu à suivre conjointement à son apprentissage de l'objet de connaissance, sa connaissance en qualité de sujet apprenant.
Un individu réussira davantage son apprentissage quand il peut prendre conscience de ses objectifs de maîtrise et de performance, soit d'être en capacité de prendre connaissance et de maîtriser son traitement de l'information avec la planification, l’auto-contrôle, l'auto-évaluation et l'auto-régulation. Cela nécessite pour la personne de ressources qui l'accompagne de clarifier ses attentes (ses probabilités subjectives de résultat), la valeur qu'il accorde au résultat (l'attrait subjectif de la formation), son sentiment de compétences sur lui et sur les tâches à réaliser (intérêt et but).

A défaut, la solution proposée peut faire réussir mais indépendamment de son intention, seul la qualité du génie propre à l'individu lui permettra ce succès malgré les failles de la solution proposée.

Dans un premier objectif de maîtrise, l'essentiel n'est pas la note final mais la connaissance des moyens mis en œuvre pour réussir d'où à titre exemple ma joie que l'école enterre les notes car elles ne permettent pas de faire mieux réussir, elles stigmatisent.

En conclusion, une application qui n'aurait comme seul objectif que d'améliorer la performance d'un individu à réaliser au plus vite un circuit automobile n'aurait aucun intérêt si elle ne permet pas à ce même individu de savoir pourquoi et comment il a réussi. A défaut, il ne sera pas en mesure de lui-même enseigner à son tour, non comment il a réussi d'après ses moyens intellectuels, mais comment faire réussir en fonction des moyens intellectuels de l'autre.

PS : Chère @DeclicKids , j'espère avoir répondu à ton interrogation, le cas échéant, n'hésite pas à en demander plus, je me ferais une joie de te répondre en commentaire.
Ici, c'est plus pratique que sur Twitter, j'ai le droit à plus de 140 caractères pour m'exprimer.

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